Participer activement à des initiatives telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) facilitera davantage d’intégration à la Tunisie dans le paysage économique africain.
Où en est la Tunisie aujourd’hui dans les chaînes de valeur africaines ?
A ce jour, la Tunisie se positionne de manière proactive au sein des chaînes de valeur africaine, mettant particulièrement l’accent sur des secteurs clés tels que le textile, la maroquinerie, les machineries électriques, et le pétrole brut et raffiné. Le pays favorise des partenariats stratégiques et la collaboration au sein des réseaux économiques africains, capitalisant sur son emplacement géographique avantageux le long de la Méditerranée. La Tunisie vise à jouer un rôle pivot dans ces chaînes de valeur, non seulement en renforçant les connexions commerciales existantes, mais également en explorant activement de nouvelles opportunités de collaboration.
Dans un contexte mondial caractérisé par une intensification de la concurrence sur le plan commercial et financier, sur quels leviers politiques et économiques doit s’appuyer la Tunisie pour renforcer sa présence économique sur le continent africain ?
Dans une économie mondiale marquée par une intensification de la concurrence dans le commerce et la finance, la Tunisie devrait exploiter à la fois les sphères politique et économique pour renforcer sa présence économique en Afrique. Sur le plan politique, il s’agit de maintenir la stabilité et de favoriser les liens diplomatiques qui sont des points centraux, notamment à travers le renforcement des alliances au sein d’organisations régionales et d’accords bilatéraux. Sur le plan économique, la diversification des industries et des exportations ainsi que l’investissement dans l’innovation et la création d’environnements commerciaux favorables, sont cruciaux.
Participer activement à des initiatives telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) facilitera davantage d’intégration à la Tunisie dans le paysage économique africain. Mettre en avant les compétences en matière d’ESG est une autre façon d’attirer des investissements et de susciter de l’intérêt dans des secteurs clés tels que la finance. Si la Tunisie peut se positionner comme un marché leader en Afrique dans certains secteurs clés, cela permettra de créer davantage de liens avec d’autres pays émergents sur le continent, ainsi que des opportunités commerciales pour les entreprises tunisiennes cherchant à s’étendre sur le continent.
Quelle analyse faites-vous de la structure du commerce entre la Tunisie et l’Afrique ? Quelles sont les nouvelles variantes à apporter pour booster les échanges ?
Les liens commerciaux clés entre la Tunisie et l’Afrique sont focalisés sur les principales exportations du pays telles que les produits textiles et cuir, les machineries et l’énergie. Cependant, pour développer le commerce, il est important que la Tunisie diversifie ce mix, éventuellement vers des secteurs axés sur les services, ce qui serait particulièrement stratégique pour d’autres pays francophones du continent. Ainsi, le renforcement de la connectivité logistique et infrastructurelle est essentiel pour faciliter des flux commerciaux plus fluides, en particulier entre la Tunisie et ses pays voisins. Par exemple, la Tunisie et d’autres pays d’Afrique du Nord peuvent bénéficier d’investissements qui seront mobilisés dans le financement des infrastructures routières. Enfin, la numérisation et le commerce électronique peuvent moderniser les mécanismes commerciaux et ouvrir de nouvelles voies de collaboration dans le domaine de l’économie numérique.